eCommerce : révolution de la chaîne logistique

Le e-commerce est une véritable bouffée d’oxygène pour les commerçants et toute l’industrie permettant à tous les acteurs de se retrouver sur un, quasi, pied d’égalité. Le e-commerce a déjà commencé à bouleverser notre vie quotidienne aussi bien d’un point de vue client que commerçant. Mais le e-commerce, comme le fait remarquer Mishoko dans sa réponse sur le billet “E-commerce, 15 erreurs à ne pas commettre” il ne faut pas oublier la logistique et la disponibilité produit. Voyons donc comment le e-commerce révolutionne la gestion de la chaîne logistique.

Traduction de l’article de Wharto, E-commerce will transform supply chain management

Dans les années 1980, IBM a été confronté à un problème majeur. IBM avait réparti son infrastructure mainframe dans les différentes succursales mondiales de ses clients et dans le but de d’accélérer les délais d’interventions de ses équipes techniques, a eu besoin de gérer l’inventaire de toutes les pièces informatiques éparses. Ce fut un véritable sacerdoce logique. Ce projet impliquait le référencement de centaines de milliers de pièces reparties dans des milliers d’endroits tout autours du monde.

Bien que les cadres d’IBM étaient entrain de se débattre avec ce problème, un professeur spécialisé dans la gestion opérationnel et informatique de l’université de Wharton à commencé à les aider. En tant que seul scientifique travaillant sur ce projet, Morris Cohen et son équipe de Wharton on aidez IBM a développer Optimizer, un système de support à la décision qui laissait l’ordinateur réaliser un carte heuristique de toute l’infrastructure mainframe répartie ainsi que de la chaîne logistique à mettre en œuvre. Le résultat ? IBM a réduit l’investissement nécessaire à l’inventaire de 250 millions de dollar, et diminué ses frais de fonctionnement annuel de 10%, tout en augmentant la qualité de service.

IBM n’est même pas un cas isolé. Durant les 30 dernières années, Cohen à continué à étudier comment les entreprises utilisaient la gestion de la chaine logistique pour supporter le service après vente, principalement dans les industries, de l’automobile aux ordinateurs. Durant l’étude de ces procédés, Cohen dis avoir apprit beaucoup sur les fondements de la mise en place et la gestion de la chaîne logistique. Parmi ceux-la, il n’est pas judicieux de calquer sa gestion de la chaine d’approvisionnement comme on traite sa chaîne de production.

“Les problèmes logistiques induits par la gestion de la chaîne d’approvisionnement sont bien différents de la gestion d’un planning de production. Ces problèmes sont comme ceux qu’un jongleur rencontrerait avec un grand nombre de balles, il vous faut gérer ces problèmes en comprenant le risque induit par chacun d’entre eux.”

Que cela signifie t-il concrètement pour une entreprise ? Pour Cohen, une des implications est qu’une partie de la chaine logistique doit être conçu pour prendre en compte la criticité d’un produit ainsi que son impacte clientèle lors de sa rupture. Prenons l’exemple d’un composant informatique utilisé pour le contrôle de trafic aérien. Si le contrôle du trafic aérien se retrouvait aveugle, cela pourrait avoir de graves conséquences. Idéalement, le système devrait pouvoir être remonté en moins d’une minute, si ce n’est quelques secondes. De la même manière, une machine d’étalonnage dans une usine de semi-conducteur pourrait, si elle s’arrêtait, compromettre toute la production de l’usine. Cohen explique que les composants nécessaire pour ces système ou service critique doivent être approvisionnés par une chaine logistique complètement différente de celle des produits ou services non critiques.

Un autre point clé à gérer selon Cohen, est de déterminer où dans la gestion de la chaîne logistique la compagnie doit stocker ses pièces. Les pièces doivent-elles être stockées de manière centralisée ou bien de manière étendu avec un grand nombre de petites unités de stockage ? La réponse, toujours selon Cohen, dépend de la criticité de la pièce stockée. Dans le cas de notre contrôle aérien, cela semble naturel de disposer d’un réseau de stockage étendu pour les composants critiques, ainsi pleins de points différents dans la chaîne logistique pourront venir en renfort d’un autre point lorsque les pièces seront demandées urgement. A l’inverse, un séche cheveux qui tombe en panne pourra toujours attendre un jour de plus pour être changé si le dépôt centrale est en rupture de stock. Il se pourrait même que le site central propose un sèche cheveux de substitution au client…

Cohen, toujours lui, développa une grande partie de ces principes dans la partie disponibilité pour le secteur automobile. De 1985 à 1987, il a travaillé avec son équipe pour général motors, afin d’étudier la chaine logistique de l’entreprise – au même moment ou Saturn est devenu une entité à part, pour les connaisseurs. En étudiant cela, Cohen s’est aperçue que les préconisations qu’il faisait se rapprochait de la méthode de gestion de la chaîne logistique de Saturn.

Aujourd’hui, Saturn a le taux de disponibilité en magasin le plus élevé de tout les fabricants de voiture. En effet, Saturn base ses performances sur deux facteurs clés: faire correspondre sa stratégie d’approvisionnement avec les besoins des ses clients finaux ainsi qu’impliquer ses fournisseurs ou partenaires directement dans la stratégie de sa chaine logistique.

A quoi ressemblera la gestion de la chaine logistique dans le futur ? Cohen pense qu’avec la forte émergence du e-commerce, l’activité est entrain d’évoluer de manière irrémédiable. La raison principale de ce changement radical est que la technologie permet aujourd’hui des optimisations à grande échelle en temps réel. Grâce à Internet, il est maintenant possible de créer de vastes réseaux interconnectés, aussi bien du côté client que fournisseurs. Il y a pas plus d’une dizaine d’année, mettre en place de tel réseau était de projet tellement gros que les entreprises développaient leur propre solution de gestion de la chaine logistique, à des coûts prohibitifs aussi bien en temps qu’en argent. Maintenant que les solutions reposant sur un navigateur Internet sont bien implémentées et fonctionnelles, la mise en place de tel procédé est devenu bien plus rapide et surtout beaucoup moins onéreux.

En quoi le e-commerce transforme t-il la chaîne logistique ? Aujourd’hui, une entreprise peut connecter ses demandes clients avec la gestion de sa chaine logistique par le biais d’Internet, ce qui permet de répondre à la problématique fondamentale qui consiste à proposer le bon produit au bon client.

L’exemple le plus parlant dans la gestion de sa chaine logistique grâce à Internet est certainement celui de Dell. Dell, au travers de son site Internet, permet à ses clients de personnaliser sa machine d’un point de vue matériel ou logiciel. Cela signifie donc que Dell peut se procurer et assembler rapidement les pièces dans un délais très court et avec des tarifs d’intégration peut élevés. Les fournisseurs de Dell peuvent lui livrer les pièces nécessaires à l’assemblage des machines dans les heures ou la commande a été validé par le client. Dell dépasse les 30 million de dollar par jour…

Cela n’arrivera pas aussi rapidement que nous pouvions le penser mais la plus part des entreprises migreront vers ce type de gestion de la chaine logistique. La révolution de la gestion de la chaine logistique a déjà commencée et il n’y aura pas de retour en arrière !