Comme vous le savez certainement, nous avons eu l’occasion de “descendre” sur Paris – le haut et le bas ne sont après tout que convention : ) – pour assister à la journée WordCamp Paris, organisée par l’association WordPess-fr.

Petit debriefing de cette journée, le but n’étant pas de refaire la présentation de chaque protagoniste, leurs slides serviront à cela, mais plutôt de parler de l’événement en lui-même.

L’Arrivée

Situé sur le boulevard Raspail, le Studio Raspail est un endroit sympathique pour y faire une journée de conférence. Ni trop grande, ni trop petite, la salle nous permet de nous sentir à l’aise tout en étant proche des intervenants de cette journée. Accueil super, remise de badge, petit déj’ et goodies en bonus.

Intro & Les origines de WordPress

De 9h00 à 9h30, nous avons eu la chance d’entendre Michel Valdrighi nous conter son histoire avec b2 Cafelog, qui deviendra par la suite ce que nous connaissons sous le nom de WordPress.
Deux petites anecdotes intéressantes :
Michel Valdrighi, lorsqu’il s’est lancé dans l’aventure du développement de B2 cafelog ne faisait du PHP que depuis un mois ! Comme quoi, quand l’idée est bonne…
Savez vous d’où vient le nom b2 ? Allez, je vous donne un indice, Michel utilisait blogger avant de s’y mettre : )
Nous n’avons cependant pas eu l’occasion d’avoir un historique de WordPress de sa naissance à aujourd’hui, ce qui est dommage car nous ne pourrons pas compléter tout de suite notre article sur l’historique de WordPress, d’un point de vue “nombre d’installations” au travers du temps et de versions de WordPress.
Cette présentation avait certainement pour but de fixer le côté WordPress, ça ne date pas d’hier.

L’Art (Difficile) de vendre des thèmes WordPress

De 9h30 à 10h30, intervention de Francis Chouquet sur le thème de … la vente de thème : )
Début de l’intervention orientée histoire, c’était une bonne idée. Ensuite, Francis nous a parlé de son aventure Peaxl, site de vente de thème WordPress.
Je résumerai cela comme ca, vendre des thèmes, c’est monter une entreprise, avec toutes les contraintes que connaissent tous les entrepreneurs, que ce soit pour la vente de thème ou non.
En somme, un business plan pensé à l’avance, des sous de côté, abnégation familiale, choix Cornélien et gestion de personnel. Qui a dit que vendre des thèmes était une partie de plaisir ? : )
Après avoir mis quelques coups de dents sur Themeforest, Francis a beaucoup pointé les projecteurs sur l’aspect Marketing et Publicitaire. Je pense que cela doit venir du fait que beaucoup de développeurs ou de graphistes mésestiment cette partie du travail, pensant que les sous-sous vont rentrer tous seuls.
Un chiffre très intéressant à connaître, 75 % des acheteurs de thèmes sont… des revendeurs. Je pense que notre guide sur la vente de thème Premium est dans la même veine de la présentation que Francis nous a fait, nonobstant toutefois le côté “création d’entreprise”.

WordPress et la sécurité des extensions.

De 10h30 à 11h30, intervention de Julio Potier, aka M. boiteAweb, sur le thème de la sécurité WordPress. Je dois bien le dire, cette intervention a été celle que j’ai préféré, pas de doute, Julio Potier sait de quoi il parle.
Après nous avoir invité à comprendre ce qu’était dans les faits un plugin et la différence entre code malicieux et code qui laisse votre WordPress comme un gruyère, Julio nous a fait un rapide tour d’horizon des fonctions Php à ne pas utiliser, où à rechercher dans ses plugins et thèmes, pour ne pas être victime d’un code malicieux ou tout simplement d’un plugin mal codé, laissant des brèches apparaitre sur notre plateforme préférée.
Bien entendu, tout le monde n’étant pas expert en sécurité Php, Julio nous a donné quelques trucs pour choisir un plugin. Bien que cela ne soit pas infaillible, ces conseils sont toutefois de bon indicateurs :
– Regardez le nombre de fois qu’a été télécharger ce plugin. Un plugin à succès aura plus de chance de ne pas contenir de code malicieux.
– Lire les changelogs pour savoir si des patchs de sécurité ont déjà été appliqués sur ce plugin ou non.
– Date des dernières mises à jour du plugin. Il ne faut surtout pas télécharger un plugin dont la dernière mise à jour remonte à plus de deux ans. Julio nous apprend au passage que tous les plugins n’ayant pas eu de mise à jour depuis au moins deux ans seront supprimés du repository WordPress. Inutile de le préciser, WordPress ne sera bientôt plus la plateforme au 18 000 plugins : )
– Petite recherche Google avec le nom de votre plugin plus “security”, “problème”, “exploit”, “faille” nous permettra de savoir si quelqu’un s’en est déjà plein.
Intervention bien trop courte à nos yeux.

WordPress en tant que CMS

De 10h30 à 12h30, Aurélien Denis nous à fait une présentation sur WordPress en tant que CMS. Bonne présentation même si ici nous n’avons pas appris beaucoup de chose. Mais pas beaucoup de chose ne signifie pas rien. Nous avons découvert qu’il y avait des options dans le menu menu. Comme quoi, on en apprend tous les jours : )

WordPress pour un site de presse : retour d’expérience

De 13h30 à 14h30, présentation du retour d’expérience de lagazette.fr, par Benjamin Lupu. Bien que prévu après, un petit changement sur le planning s’opère. Je ne connaissais pas lagazette.fr et encore moins son homologue papier “la gazette des communes”, et pour cause, je ne suis pas fonctionnaire territorial – bon maintenant je connais, mais je ne suis pas plus fonctionnaire territorial.
Fort de 800 000 visiteurs par mois et de 4.5 millions de pages vues/mois, lagazette.fr n’est certes pas de la même taille que le site du monde.fr, mais cela reste tout de même un poids lourd dans son secteur. N’ayant pas noté ces chiffres, j’espère ne pas me tromper.
Un retour d’expérience très intéressant car il reste encore rare que de gros acteurs partent sur WordPress comme socle CMS principal. D’ailleurs, Benjamin nous a expliqué comme il restait aujourd’hui difficile de placer WordPress sur de très gros projets, du point de vue des DSI. WordPress ne tiendra jamais la charge, WordPress c’est fait pour des blogs, WordPress c’est écrit en Php, WordPress c’est OpenSource. Voici le type de phrases que lancent les DSI, à nous maintenant de prouver que cela n’est pas le cas. Et lagazette.fr est un parfait exemple pour nous tous. Merci !

Développer et déployer WordPress sous Win###s: outils et techniques

De 14h30 à 15h00, M. Microsoft, alias Pierre Couzy, a présenté différentes solutions pour déployer WordPress sur des serveurs Windows, ou sur le cloud maison. Compétent, Agréable et souriant, Pierre semble être un habitué des interventions orales et… des coups de gueules des gens du libre. Enfin pour le coup, de seulement moi. Je reviendrais sur cela plus loin.
On aura même pu assister au retour de certains déserteurs, qui pensant rater à l’heure précédente cet intervention, aurons en fait raté un retour d’expérience très intéressant. ; )

Optimiser les performances dans WordPress

De 15h30 à 16h30, messieurs Benjamin Niess et Nicolas Juen nous ont présenté comment optimiser les performances de WordPress. Bien que nous ayons été privés d’exemples pour problème technique, cette intervention fut riche en informations utiles, notamment sur l’inclusion des fichiers javascript et Css, wp_enqueue_style(), wp_enqueue_script().
Cette présentation aurait gagné à être plus longue car le manque de temps a poussé à aller plus vite sur la dernière partie, qui était celle des outils. Dommage.

Table Ronde

De 16h30 à 18h00, les intervenants se sont tous regroupés pour faire face à la salve de questions de l’auditoire. Francis nous aura quitté trop tôt pour que nous puissions lui poser cette question (que je pose donc ici : )
“Themeforest semble contenir les prix des thèmes WordPress sous un seuil de 50$. Cela semblait vous poser un problème, ce qui se comprend lorsque que l’on est designer, mais cela ne serait-il pas une bonne chose pour les utilisateurs, que les prix se retrouvent naturellement limités et que nous n’assistions pas à une explosion des prix des templates comme sur Magento par exemple – même si les templates Magento doivent demander bien plus de temps ?”
“Themeforest n’est-il pas en quelque sorte l’empêcheur de tourner en rond, qui limiterait l’attrait de l’argent facile sous WordPress, et cela ne serait-il pas au final une bonne chose pour l’esprit de cette plateforme ?”

Oui bon d’accord, ca fait deux questions : )

httpv://www.youtube.com/watch?v=jJSVwTEft7A

Conclusion de ce WordCamp 2011

Permettez-moi de faire une conclusion sur plusieurs niveaux.

• D’un point de vue organisationnel, parfait.

• D’un point de vue temps, c’était beaucoup trop court. Ce qui est en fait plutôt positif. WordPress est un sujet très riche et passionnant.

• D’un point de vue humain, intervenants et organisateurs ont été clairs, agréables et professionnels.

• D’un point de vue philosophique, un petit quelque chose me reste encore en travers de la gorge. Oui, il s’agit de la présence de Microsoft, le sponsoring de microsoft et l’intervention de Microsoft. En fait, ce qui me pose le plus gros problème… c’est que cela n’en est posé qu’à moi visiblement, me faisant conspué lors de ma question – vous me pardonnerez de ne pas l’avoir noté, je tente de tête- “Cela fait treize ans que je travaille avec les systèmes OpenSource. Ma question s’adresse aux organisateurs de ce WordCamp. WordPress est une plateforme technique et nous le voyons très bien depuis ce matin, et cela se confirme avec l’intervention de Microsoft. Cependant, WordPress c’est avant tout une philosophie, celle de l’OpenSource. Pouvez-vous me dire où est l’esprit Open Source dans un sponsoring et une intervention avec Microsoft ?” et j’ai bien dû ajouter un “J’ai cru m’étrangler quand j’ai vu sur la page des réservations des WordCamp le logo de Microsoft en énorme”.

Bon d’accord, j’aurais pû être un chouille plus diplomate. Ok oui c’est vrai. Mais tout de même, avoir Microsoft comme guest star à un événément Open Source, c’est un peu comme vouloir manger avec quelqu’un qui vous aurait craché dessus depuis des années et qui, à de nombreuses fois tenté de nous verrouiller le marché. Il ne faudrait tout de même pas oublier tout cela, sous les beaux discours de Microsoft participe maintenant au Libre en faisant des commits sur GITHub. Oui ok, c’est bien, qu’ils continuent, cela ne fera pas de mal à certains projets. Mais quand même, WordPress est un outil “libre”. Auriez-vous oublié que Microsoft a tenté de nous imposer TCPA/ Palladium qui aurait eu comme effet de créer un sous-réseau de confiance sur le net, privant ainsi toutes les machines GNU/Linux de communiquer dessus ? Que Microsoft est l’instigateur des DRM ? Que Microsoft a dénigré pendant des années le PHP ? Ce n’est qu’un échantillon d’exemples. Alors oui, j’ai bien compris, Microsoft semble être un contributeur régulier et important de l’association WordPress France et de WordPress en général. Alors si cela n’est qu’une question d’argent, faisons avec nos moyens sans aller se servir dans la poche de celui qui a voulu nous planter un couteau dans le dos ces 15 dernières années, c’est renier notre histoire, celle de l’open source. Il serait bien plus sage d’avoir été membre de l’AFUL et de l’APRIL avant de faire ami ami avec Microsoft selon moi.

Permettez moi de citer notre bible à tous, j’ai nommé le Bon Codex :

WordPress Licensing

Like most software, WordPress is distributed under a license, which means there are certain things that you are legally permitted (and not permitted) to do with WordPress software and source code. WordPress is distributed under a license called the GNU General Public License, a very popular license in the open source industry. If that doesn’t ring a bell, read on.

About the GPL

The GNU General Public License, or GPL, is an open source license. Open source doesn’t just mean that you can view the source code — it has political and philosophical implications as well. Open source, or “Free Software”, means you are free to modify and redistribute the source code under certain conditions. Free doesn’t refer to the price, it refers to freedom. The difference between the two meanings of free is often characterized as “Free as in speech vs. free as in beer.” The GPL is free as in speech.

Why We Chose the GPL

The reasons for WordPress releasing under the GPL are both practical and idealistic. WordPress was born of the very freedom mentioned earlier. The predecessor to the WordPress project, b2/cafelog, was also an open source project.

Alors oui, je suis un vilain libriste-intégriste barbu. Mais rappelez-vous, si un doux dingue intégriste du libre au doux prénom de Richard ne s’était pas battu becs et ongles… WordPress n’existerait même pas car la GPL, licence qui a permit à b2 cafelog d’être forké, n’aurait pas vu le jour.

Après une prise de parole des plus remarquable et remarquée, aurais-je grillé toutes mes chances de devenir moi-même orateur e-commerce d’un jour pour les WordCamp 2012… ? Même si c’est le cas, je reviendrais tout de même, cette journée ayant été excellente dans son ensemble.

Ah oui aussi, un dernier point qui m’a fait tout drôle… saviez-vous que l’association va changer de nom de domaine car elle n’a pas le droit d’utiliser le mot WordPress, qui est une “Marque déposée d’Automattic”… Un exemple qui à lui seul résume certainement l’esprit “Open Source” d’Automattic, un des principes fondateurs de l’open source étant justement le partage.

Allez, stop à l’intégrisme, retour à la réalité ; )

Merci à tous les intervenants, oui oui tous, et à l’équipe de l’association WordPress-fr.net. Et un BIG UP à Pierre Couzy, mon ami, travailler pour Microsoft dans le domaine du libre, tu dois un peu avoir le cul entre deux chaises et avoir l’habitude de te faire tirer comme un lapin. Et pourtant, tu gardes toujours le sourire !